Mémoire : comment la booster ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 16/05/2019

femme en pleine réflexion

L’être humain disposerait de 100 milliards de neurones environ à partir de la naissance et si on commence à en perdre une toute petite partie très négligeable à partir de 40 ans, c’est à n’importe quel âge, que d’un seul coup : un prénom oublié, une idée qui nous échappe, le code de sa carte bancaire évanoui et voilà la curieuse expérience du trou de mémoire qui se produit. Fugaces la plupart du temps, ces troubles de la mémoire ne manquent pas de nous intriguer. Plus courant pour les enfants, les adolescents et les étudiants, les difficultés à retenir les cours, les dates, les noms propres… brefs tout simplement à mémoriser ! 

Alors si les simples trous de mémoires sont fréquents et peuvent augmenter avec l’âge, le stress ou encore la fatigue il faut les distinguer de maladies beaucoup plus graves dites dégénératives. Retrouvez ici les astuces, conseils et produits pour booster votre mémoire !

Mémoire : comment l’entretenir et la booster au quotidien ?

La mémoire s’entretient, il faut donc la stimuler ainsi que l’ensemble des facultés du cerveau pour rester autonome le plus longtemps possible.

  •  Stimuler son intellect c’est s’amuser avec des jeux de mots, de chiffres, de société, même sur un ordinateur mais aussi avec des problèmes de mathématiques, de logique car tous ces exercices sont au final d’une grande aide pour entretenir la mémoire.

  • Une vie active riche est importante (cinéma, sorties, lectures) pour stimuler le cerveau en permanence.

  • Faire de l’exercice physique tous les jours pour oxygéner le cerveau, préserver les fonctions cognitives et les améliorer. De plus le développement de capacités cardiovasculaires dû au sport permet d’améliorer la mémoire et notamment en pratiquant des exercices en aérobie au moins 30 minutes par semaine.

 Attention à l’alimentation

  •  Prendre un petit déjeuner le matin diminue les trous de mémoire et les baisses de concentration en privilégiant les aliments riches en glucides et fibres et en diminuant ceux riches en gras ou en sucres ajoutés. Par exemple : céréales, fruits, œuf, fromage, lait, yaourt, beurre allégé

  • Attention au café car c’est un fait bien connu que grâce à son action sur le système nerveux central, la caféine améliore la vigilance et l’attention à court terme mais que pris seul le matin sans petit déjeuner associé il n’a aucun effet sur la concentration de l’après-midi. Attention aussi aux abus de café qui peuvent alors entrainer des troubles du sommeil et donc perturber les processus de mémorisation.

  •  Attention à la répartition de l’apport d’énergie au cours de la journée car des repas faibles en calories entrainent moins de somnolence que des repas très riches et pour équilibrer, prendre alors une collation le matin et l’après-midi pour mieux répartir les apports dans la journée.

  • Choisir des aliments riches en oméga-3, en vitamines B et en fer

  • Boire beaucoup d’eau pour bien s’hydrater.

  • " Bien dormir pour mieux retenir " est une maxime que l’on peut répéter à loisirs car oui ! La mémorisation des nouveaux enseignements a lieu pendant le sommeil et c’est lors de cette phase que s’effectue la consolidation de la mémoire qui permet de développer de nouvelles compétences et de retenir des informations. Le choix de faire une nuit blanche pour finir de réviser est donc très discutable ! Alors qu’une courte sieste moins de 30 minutes permettrait de gagner de 1 à 2 heures de sommeil par nuit et elle a été montrée comme étant bénéfique pour la mémorisation car composée de sommeil lent profond très réparateur.

  • Gérer son stress car la mémoire et le stress sont liés. Si un stress aigu peut aider à se souvenir d’une situation particulière, le stress chronique nuit à la capacité de mémorisation.

  •  Surveiller sa tension artérielle car on sait aujourd’hui que l’hypertension artérielle non contrôlée détruit les circuits neuronaux et donc lutter également contre les autres facteurs de risque cardiovasculaires : le tabac, le diabète, le cholestérol  permet de réduire le risque d’atteinte des connexions entre les neurones.

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Pour les acides gras, les neurones étant entourés d’une gaine de myéline dont la composition est riche en acide gras, il est donc recommandé de consommer des acides gras de type Omega 3 pour renforcer la structure des neurones mais d’éviter les acides gras saturés qui eux favorisent la formation du cholestérol sanguin. Privilégier les poissons gras, huile de lin, de colza ou encore le son d’avoine.

Les vitamines B mais surtout les vitamines B1, B6, B9, B12 jouent un rôle primordial dans la mémorisation puisqu’elles permettent la fabrication d’une molécule qui est un neurotransmetteur : l’acétylcholine. Cette molécule est indispensable aux fonctions d’apprentissage.

Enfin le fer est primordial pour les performances intellectuelles puisque il a le rôle de transporter l’oxygène sur les globules rouges au cerveau. Une alimentation riche en viande rouge et légumes verts permet d’avoir une bonne source de fer.

Il existe quelques trucs et astuces pour mieux mémoriser

  •  Etre attentif : par exemple en cours ou quand on a une explication orale d’un phénomène ou une explication à mémoriser.

  •  Faire du tri dans les informations pour essayer de les hiérarchiser.

  •  Jouer à répéter car il ne suffit pas de lire quelque chose mais le répéter dans sa tête ou à voix haute aide à la mémorisation.

  •  Des moyens mémotechniques : un mot bien compliqué pour donner un sens simple à ce que vous voulez apprendre c’est à dire associé ce que l'on souhaite apprendre à un code, une personne, une sensation…

  •  Des programmes commerciaux de stimulation cérébrale ? Ils ont explosés ces dernières années dont certains avec de grands succès commerciaux mais ces méthodes d’après les spécialistes de la mémoire ne boostent pas plus vos neurones que de simples entrainements et de petits exercices de calculs ou de lecture simple et ils sont donc à considérer comme une activité parmi d’autres pour renforcer votre mémoire. 

En pharmacie : que prendre pour booster sa mémoire ?   

Pour cette fin d’année scolaire et en période de révision, un petit coup de pouce sur du court terme peut être très efficace pour booster sa mémoire et sa concentration.

En pharmacie, il est tout à fait possible d’utiliser :

  • Des compléments alimentaires pour la mémoire. Ils sont généralement à base de magnésium, vitamines B, acides gras de type oméga-3, Ginkgo biloba et Ginseng pour les plus connus.

  • De la vitamine C pour effacer la fatigue et bénéficier de ses effets antioxydants.

  • Des antistress légers pour bien dormir la nuit et donc favoriser la mémorisation des données.

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ATTENTION aux médicaments miracles vendus sur internet en dehors des pharmacies en ligne autorisées et l’attention doit être portée sur des médicaments dangereux qui sont vendus en dehors d’un circuit autorisé et qui exposent à de graves effets d’accoutumance mais aussi à de graves effets secondaires. Toujours demander conseil à votre pharmacien.

 La Phytothérapie pour la mémoire ? 

Oui c’est possible ! Dans le groupe des plantes à l’efficacité avérée dans les troubles de la mémoire arrive très largement en tête le Ginkgo Biloba car il améliore les facultés d’apprentissage ainsi que le fonctionnement de la mémoire. La sauge qui est une petite plante méditerranéenne à fleurs bleue rose est aussi stimulante de la mémoire. Le thé fait partie des plantes aux vertus antioxydantes permettant de prévenir certaines pathologies du vieillissement cérébral. Le ginseng qui est souvent considéré comme un stimulant de la mémoire et de la concentration. Proche du ginseng, l’éleuthérocoque qui aurait une action sur la mémoire mais ses effets sont plutôt considérés comme des effets anti-fatigue.

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Aromathérapie pour la mémoire ?   

Attention, la plupart des huiles essentielles sont réservées à l’adulte et sont déconseillées chez les femmes enceintes et allaitantes. TOUJOURS demander l’avis de votre pharmacien pour l’utilisation et la posologie de ces huiles.

L’utilisation d’huiles essentielles est possible pour booster la mémoire surtout grâce à leur rapidité d’action due aux molécules odorantes qu’elles contiennent et qui sont très rapidement assimilées par le cerveau. Elles sont considérées comme pouvant avoir une action anti « polluants » du cerveau et permettent alors de retrouver une stabilité mentale et d’améliorer sa mémoire. D’autre part grâce à un déclenchement par l’odeur de zones émotionnelles bien particulières, les huiles essentielles peuvent être une aide précieuse pour faire surgir des souvenirs du passé.

  • L’huile essentielle de Menthe poivrée et l’huile essentielle d’Eucalyptus ont pour vertus d’améliorer la concentration et les autres facultés cognitives et ce sont donc des boosters efficaces de mémoire.

  •  L’huile essentielle de Vétiver a un effet plutôt antistress et elle favorise la stabilité et la clarté mentale permettant de faire sortir des souvenirs du cerveau et elle permet aussi d’améliorer les capacités d’apprentissage des enfants atteints de troubles légers d’apprentissage.

  • Les huiles essentielles de Citron, Lavande, Romarin, Rhodiola rosea ou encore de gingembre sont elles aussi réputées pour améliorer la concentration en plus de réduire le stress. Elles stimulent la vigilance et toutes ces fonctions dites cognitives qui permettent de booster la concentration et la mémoire.

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Alors booster sa mémoire, oui c’est possible et cela se réalise au quotidien par la réalisation de petits exercices très simples afin de préserver le plus longtemps ces 100 milliards de neurones que nous possédons. Alors si oublier un prénom, un lieu, une date n’est absolument pas dramatique mais que cela vous inquiète, parlez-en à votre pharmacien ou médecin qui vous conseillera et vous orientera si besoin !

Pour aller plus loin...

Troubles de la mémoire : qu’est-ce que c’est ?

Les troubles ou pertes de la mémoire (que l’on peut retrouver également sous le nom de troubles amnésiques) concernent l’incapacité à mémoriser un fait nouveau ou l’incapacité à retrouver un souvenir ou les deux. Ainsi la personne ne se rappelle plus de faits récents, anciens ou les deux à la fois.

La mémoire est ce qui nous permet d’enregistrer des informations venant d’expériences et d’événements du quotidien divers et variés et de les réutiliser ensuite. C’est donc le souvenir de faits anciens et récents.

Généralement il est convenu qu’il existe 3 sortes de mémoire

  •  La mémoire immédiate qui porte sur des évènements récents et ne dure que quelques secondes. Par exemple cette mémoire permet de se souvenir d’un numéro de téléphone le temps de le composer ou de le noter, avant de l’oublier.

  • La mémoire à court terme. C’est aussi la mémoire de travail qui permet de retenir des évènements pendant quelques secondes à quelques minutes. Elle stocke temporairement des informations et permet de se rappeler plusieurs informations en même temps. Par exemple pour le calcul mental, en stockant les calculs intermédiaires avant de donner le résultat final !

  • La mémoire à long terme qui permet d’avoir des souvenirs sur une très longue période et qui est de capacité illimitée.

Cette mémoire se divise en 2 catégories :

  • La mémoire implicite : elle est inconsciente et c’est elle qui permet d’apprendre et de savoir sans avoir le souvenir d’avoir appris : par exemple marcher, parler, faire du vélo…

  •  La mémoire explicite : elle concerne tous les souvenirs personnels accessibles à notre conscience et que l’on garde en mémoire toute notre vie : souvenirs familiaux, savoir scolaire, savoir professionnel etc…

Pour que les évènements passent de la mémoire à court terme à celle du long terme et qu’ils ne soient jamais oubliés, ces évènements doivent être consolidés et cette consolidation est complexe comme une sorte de codage permettant de conserver pour très longtemps les évènements ou les sensations vécus !

 La perte de mémoire ou encore amnésie peut se situer à différents niveaux lorsqu’elle est causée par une maladie : 

  • Rétrograde : oubli des souvenirs avant la maladie, c’est-à-dire les faits anciens. 

  • Antérograde : oubli des évènements au fur et à mesure qu’ils se présentent et donc perte des faits récents alors que la mémoire ancienne persiste.

  • Lacunaire : c’est une perte de mémoire sur une période bien précise par exemple pendant une perte de conscience ou une crise d’épilepsie.

Mais les troubles de la mémoire sont le plus souvent de simples oublis, des trous de mémoire que nous connaissons tous. Ce sont donc des évènements très bénins qui n’ont aucun lien avec une augmentation du risque se développer une maladie type Alzheimer. Ces oublis peuvent se produire lors de certaines situations de fatigue, de stress, d’émotions, avec l’âge ou tout simplement sans raison !

Troubles de la mémoire : quelles sont les causes ?

Un certain nombre de causes pouvant provoquer des troubles de la mémoire ont été identifiées. Ces troubles de la mémoire, à part quand ils sont bénins et liés à de simples facteurs comme le stress, la fatigue, l’émotion, peuvent accompagner certaines maladies. Les troubles de la mémoire peuvent être alors dus à des :

  • Médicaments : en effet de nombreux médicaments peuvent provoquer des pertes temporaires de mémoire comme les somnifères, les anxiolytiques. Ceci est surtout vrai chez les personnes âgées.

  • Des causes psychologiques comme le stress, l’anxiété, un syndrome dépressif, le manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité perturbent les fonctions de mémorisation.

  •  Des maladies cérébrales comme des encéphalites, des tumeurs ou des maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaque sont des maladies pouvant s’accompagner de troubles de la mémoire.

  •  Des problèmes vasculaires comme la maladie vasculaire cérébrale due à de petites hémorragies qui endommagent le cerveau provoquent des troubles de la mémoire et ce notamment chez les personnes âgées qui souffrent d’hypertension artérielle, de diabète ou de plaques d’athéromes.

  • Des troubles alimentaires : la nutrition est très importante pour la mémoire, ainsi des carences en vitamines, l’alcoolisme sont des facteurs favorisant les pertes de mémoire.

  •  Des causes traumatiques : accident avec traumatisme crânien et les séquelles provoquées peuvent engendrer des troubles de la mémorisation.

  •  Des causes toxiques existent avec par exemple une intoxication au monoxyde de carbone.

 Troubles de la mémoire : quand consulter ?

Si les troubles surviennent brutalement ou si ils sont associés à d’autres symptômes neurologiques : troubles du langage, troubles visuels, troubles de l’équilibre, engourdissement d’un membre ou paralysie, maux de tête violents et soudains et troubles de la conscience alors cela nécessite une consultation médicale d’urgence.

Une consultation est à prévoir sans caractère d’urgence chez le médecin si les troubles de la mémoire sont répétés de manière très réguliers ou si leur fréquence augmente et si les pertes de mémoire empêchent d’effectuer les tâches quotidiennes : s’habiller, cuisiner, aller travailler…

Si les troubles de la mémoire sont espacés dans le temps et ne s’accompagnent d’aucun autre symptôme, alors il n’est pas nécessaire de prendre RDV chez le médecin car la fréquence des troubles augmentent avec l’âge et c’est tout à fait normal.