Piqûres de moustique : comment les éviter et les soulager ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 03/08/2022

moustique en train de piquer sur la peau

Qui n’a jamais été pris pour cible par un moustique ? Que vous vous fassiez piquer ponctuellement ou à tous les coups, rien n’est plus désagréable que ce petit bourdonnement dans l’oreille annonciateur d’une attaque, suivi par des démangeaisons qui ne sont jamais une partie de plaisir ! Potentiel risque de transmission de virus ou de parasites (même si cela reste rare en France), la piqûre irritante laisse place à un petit bouton rouge qui gonfle et qui gratte… au point parfois même d’empêcher de dormir la nuit !
Comment apaiser et faire dégonfler un bouton de moustique ? Quels sont les bons réflexes à adopter pour déjouer les attaques de moustiques et les éloigner ? Quel répulsif choisir pour bien se protéger ? Voici les conseils de votre pharmacien DocMorris pour limiter et soulager les séances de démangeaisons intenses, en protégeant les peaux les plus sensibles et celle de vos enfants.


 

10 astuces pour soulager une piqûre de moustique

 

Le mal est fait ! Vous vous êtes fait piquer par un moustique et vous commencer à vous gratter ? Quels produits utiliser pour faire dégonfler une piqûre de moustique ? Découvrez nos 10 alternatives pour soigner une piqûre de moustique qui enfle ou qui démange.

  • 1) Un rinçage à l’eau savonneuse, en privilégiant le savon de Marseille pour son effet calmant, est un premier réflexe à adopter.
  • 2) Un tissu imbibé d’eau chaude ou à l’inverse un glaçon appliqué sur la piqûre sont tout aussi efficaces. Il est également possible d’imprégner un tissu d’une solution de 3 cuillères à soupe de bicarbonate de soude (acheté en pharmacie) diluées dans 100 ml d’eau, et de le laisser poser quelques minutes sur la piqûre.
  • 3) Des compresses alcoolisées (alcool modifié à 70° uniquement) peuvent être appliquées sur la piqûre, pendant 10 minutes, 2 fois par jour (attention, cet usage n’est pas recommandé chez les enfants de moins de 36 mois).
  • 4) Les pommades antihistaminiques ou les antihistaminiques par voie orale sont très efficaces. Sous forme de crème, elles agissent en bloquant les effets de l’histamine. N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.
  • 5) Les pommades à base de corticostéroïdes, quant à elles, aident à diminuer les démangeaisons et gonflements, conséquences de la réaction inflammatoire. Certaines existent sans ordonnance, consultez l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien.
  • 6) En homéopathie, il est possible d’opter pour Ledum palustre 5CH ou Apis melifica 15CH, à raison de 3 à 5 granules toutes les heures.
  • 7) Les feuilles de plantain (mauvaise herbe très courante) en guise de solution naturelle, peuvent vous être d’une grande aide. Une fois malaxées, utilisez les sucs extraits de ses feuilles ou les feuilles écrasées pour frotter la piqûre de moustique gonflée. D’ailleurs, cette méthode fonctionne aussi avec des feuilles de pissenlit, des feuilles de menthe ou encore des rondelles d’oignons.
  • 8) Les huiles essentielles avec le clou de girofle, l’eucalyptus et la menthe poivrée, sont efficaces pour soulager les piqûres de moustique qui gonflent et chauffent. Attention toutefois à l’utilisation des huiles essentielles : lisez attentivement les instructions et les précautions d'emploi, et n’hésitez pas à demander conseil auprès de votre pharmacien.
  • 9) Le gel d’Aloe vera représente un très bon cicatrisant, adoucissant et hydratant, il favorise la cicatrisation. En cas d’eczéma, faire un essai sur la peau saine.
  • 10) Dans l’urgence, votre déodorant en spray ou bille calmera instantanément la démangeaison grâce aux substances contenues dans ce produit qui calment les irritations de la peau.

 

Comment prévenir et empêcher les moustiques de piquer ?

 

Vous l’aurez sans doute remarqué, nous ne sommes malheureusement pas tous égaux face aux piqûres de moustique. De nombreuses études ont démontré que les moustiques ne sont pas sensibles à la quantité de sucre dans le sang (glycémie) mais bel et bien attirés par notre température (37 °C est l’idéal) et surtout par nos odeurs corporelles. Notre odeur étant liée aux phéromones que nous dégageons, certaines sont plus attractives pour eux que d’autres. En cause : la nourriture, la quantité de sueur, l’utilisation d’un parfum, et plus particulièrement la composition bactérienne de votre peau. À noter également que les femmes enceintes sont souvent plus piquées en raison des hormones secrétées.

10 mesures de protection pour éloigner les moustiques

  • 1) Portez des vêtements amples et épais de préférence, afin que le moustique ne pique pas à travers, couvrant les bras et les jambes, ainsi que des chaussettes si la température vous le permet, pour éviter la piqûre de moustique à la cheville.
  • 2) Évitez le port de vêtements noirs ou de couleur vive qui attirent les moustiques.
  • 3) Utilisez des répulsifs pour textile, si besoin. Les vêtements imprégnés du produit résistant à plusieurs lavages, servent alors de bouclier. Attention, les produits à base de perméthrine ne sont plus recommandés en raison du risque toxique pour votre santé, celles des chats et des animaux à sang froid.
  • 4) Adoptez une bonne hygiène corporelle, les moustiques étant attirés par les odeurs corporelles.
  • 5) Évitez toutes sources possibles d’eau stagnante à proximité de votre habitation.
  • 6) Disposez géranium, basilic ou menthe à proximité des fenêtres ou lieux de vie, dont l’odeur agit comme répulsif naturel.
  • 7) Utilisez des huiles essentielles en prévention, telles que celles de Patchouli, Lavande ou encore Eucalyptus, l’essence de Citronnelle étant la plus connue.
  • 8) Servez-vous d’un ventilateur à petite vitesse sur le balcon ou dans la chambre pour empêcher les moustiques de voler, d’entrer dans une pièce et de se déplacer correctement.
  • 9) Protégez-vous avec une moustiquaire pendant la nuit. Imprégnée d’insecticide, c’est une prévention de choix !
  • 10) Appliquez un répulsif adapté à votre peau, dès que vous êtes en extérieur et susceptible d’être en contact avec des moustiques.

Concernant les protections individuelles à appliquer sur la peau, il s’agit en général de produit appelé répulsif. Le répulsif ne doit pas être confondu avec un insecticide. Le premier perturbe ou repousse les insectes que l’on cherche à éviter, tandis que le second provoque leur mort. Cependant, si les insecticides sont nécessaires dans la lutte contre les moustiques transmetteurs de maladies, ces insectes ont leur place dans notre écosystème.

Le répulsif anti-moustiques : un moyen de prévention et de protection

Les moustiques sont responsables de la mort de plus de 700 000 personnes dans le monde tous les ans. Bien sûr, dans les contrées tempérées, le chiffre est infiniment moindre ; le moustique étant plus irritant que dangereux. En revanche, dans les pays au climat tropical, il représente une menace : c’est un vecteur de maladies potentiellement graves.

Ainsi, comme vous le savez certainement, le moustique-tigre, susceptible de transmettre la dengue et le chikungunya, a fait son arrivée sur le territoire métropolitain. Pour cela, il doit d’abord piquer une personne contaminée. Les micro-organismes responsables de la maladie restent dans le corps du moustique et sont transmis à une autre personne lors d’une piqûre.

Le répulsif anti-moustiques, l’un des principaux moyens de prévention et de protection individuelle ou collective, existe sous différentes formes : bracelets anti-moustiques, diffuseurs électriques, aérosols et sprays anti-moustiques. Estampillé “spécial tropiques”, il chasse aussi le moustique tigre.

Les 4 molécules reconnues par les autorités de santé pour leur pouvoir répulsif anti-moustique sont : le DEET (le plus connu), l’icaridine, l’IR 35/35 (pour les femmes enceintes) et le citriodiol. Puissants, ces agents bloquent les récepteurs olfactifs des moustiques. Ils sont par conséquent à réserver dans des situations où il y a beaucoup de moustiques et/ou un risque de transmission de maladies.

Les produits anti-moustiques sont généralement incompatibles avec les écrans solaires dont ils altèrent leur efficacité. Pour vous protéger à la fois des moustiques et du soleil, il faudra d’abord appliquer une crème solaire et attendre 20 minutes avant d’utiliser le répulsif cutané, ou opter pour un répulsif qui intègre une protection solaire. Attention également aux problèmes de photosensibilité lors de l’exposition au soleil avec les répulsifs formulés aux huiles essentielles. Le DEET et les huiles essentielles sont déconseillés pour les personnes épileptiques ou ayant déjà eu des convulsions.

Avant d’employer ces produits répulsifs, il est indispensable de demander conseil à votre pharmacien pour connaître les précautions d’emploi et notamment avec les jeunes enfants, les femmes enceintes, ou encore la présence d’animaux.

 

Pourquoi les moustiques piquent ?

 

En France, ce sont environ 65 espèces de moustiques qui sont recensées parmi 3 grandes familles : les Aedes, Anopheles et Culex. Alors si on parle beaucoup du fameux et douloureux moustique tigre, sachez qu’il n’est pas le seul à nous déranger.

Les Aedes : il en existe 263 espèces et, en France, c’est surtout Aedes caspius que l’on retrouve en Camargue et dans le sud de la France. Aedes albopictus, le célèbre moustique tigre arrivé en France en 2004, est capable de véhiculer des virus comme celui de la dengue ou encore du chikungunya. Redoutable pour ses piqûres, cet insecte pose un véritable problème de santé publique. Sa présence limitée au début dans le sud de la France est maintenant signalée en Bretagne et dans la région parisienne.

Les Anophèles : il en existe 463 espèces dont 68 transmettent le paludisme dans les zones infestées. En France, ce sont quelques espèces (exemptes de paludisme) que l’on peut retrouver dans le sud de la France, en Corse et en Camargue.

Les Culex : avec 768 espèces, c’est la plus grande famille de moustiques. En France, Culex pipiens est le plus connu. Il ne transporte aucune maladie, mais sa seule nuisance est d’empêcher de dormir la nuit, car c’est un moustique urbain qui passe à l’attaque sitôt la nuit tombée. Cependant, ce moustique dit « inoffensif » a tendance au cours de ces 10 dernières années à devenir de plus en plus résistant aux produits anti-moustiques.

Mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ils nous piquaient ? Piquant de préférence à certaines heures de la journée, le plus souvent à l’aube et au crépuscule, sachez que seules les femelles sont responsables de vos piqûres. En effet, après l’accouplement, la femelle moustique part à la chasse de sang de mammifères afin de trouver la source de protéines nécessaires pour nourrir ses œufs. Ainsi, 48 heures après ce repas de sang, les femelles fécondées déposent leurs œufs à la surface d’une eau stagnante (mares, flaques, etc), environnement indispensable à leur bon développement. À savoir également que leur cycle de reproduction est de 2 fois par semaine et que la femelle ne pique qu’une seule fois, si celle-ci n’est pas dérangée. Avant de prélever le sang sur sa victime, le moustique crache d’abord de la salive qui lui sert d’anticoagulant, afin de faciliter le passage du sang (trop épais) dans la trompe. Cette salive crée le « bouton » et rend la piqûre plus ou moins irritante. C'est aussi elle qui transmet les virus quand le moustique en est porteur.

 

Pourquoi il ne faut pas gratter ses piqûres de moustique ?

 

Lorsqu’un moustique est prêt à piquer, il enfonce ses stylets à travers la peau jusque dans le petit vaisseau sanguin. Grâce à un premier canal dans sa trompe, il injecte de la salive qui empêche le sang de coaguler et peut alors aspirer tranquillement, grâce au deuxième canal, le sang fluidifié. La quantité de sang alors absorbée est faible, puis une fois terminé, il repart comme si de rien n’était.

On notera toutefois, que le moustique n’injecte pas un anesthésique dans l’organisme, mais bel et bien sa salive qui a pour but de fluidifier le sang. Cette injection va provoquer le réveil de notre système immunitaire, alerté par la présence de cette substance inconnue.

Après s'être fait piquer, les cellules appelées mastocytes détectent cette substance qui à son contact libèrent de l’histamine, occasionnant les rougeurs et les démangeaisons que l’on connaît bien. D’autres cellules immunitaires arrivent alors et forment la papule du bouton, un gonflement de la peau rempli d’eau. Dans ce cas, il est important de ne pas la percer afin d’éviter tout risque d’infection de la piqûre de moustique. Par ailleurs, les fibres sensitives transmettent l’inflammation détectée que le cerveau interprète comme un signal de démangeaisons. Si vous grattez autour d’un bouton de moustique, le cerveau perd l’information et les démangeaisons s’arrêtent. Mais prudence, car gratter intensément peut permettre aux bactéries de traverser la peau et par conséquent provoquer une infection.

L’organisme pouvant s’habituer à ces piqûres de moustique, c’est pour cette raison que les piqûres démangent davantage au début du printemps qu’à la fin de l’été.

Les réactions inflammatoires provoquées sont généralement de petite taille avec des démangeaisons modérées, mais cela peut quelques fois engendrer des réactions beaucoup plus étendues avec un œdème chaud et douloureux, voire de violentes démangeaisons. Ce sont des réactions allergiques locales et dans de très rares cas, des réactions générales plus importantes peuvent se produire avec une urticaire géante, une gêne respiratoire ou un œdème de Quincke.

À certaines périodes de l’année, les moustiques font partis de notre quotidien, il faut donc apprendre à cohabiter et surtout se protéger pour éviter d'être piqué. L’application de mesures préventives est un moyen de prévenir les piqûres d’insectes, en plus d’un arsenal de produits anti-moustiques tels que les répulsifs adaptés pour la peau et les textiles. En aromathérapie, on peut opter pour des mélanges d’huiles essentielles. Malgré l’utilisation de produits répulsifs, les piqûres de moustique sont parfois inévitables, entraînant la formation d’un bouton à la surface de la peau et des démangeaisons souvent insupportables. Pour soulager les piqûres de moustique, un certain nombre de solutions et de remèdes naturels existent : bicarbonate de soude, vinaigre, huiles essentielles sous forme de roll-on ou de crème, Aloe vera ou pommades antihistaminiques disponibles en pharmacie apaiseront la réaction. Aussi, n’oubliez pas de préparer le matériel de votre trousse de secours pour faire face aux moustiques, en toute circonstance.
Aucune mesure isolée n’étant efficace à 100 %, la somme d’actions individuelles, mais aussi collectives, permettront de réduire le nombre de moustiques, leur circulation et le nombre d’infections qu'ils transmettent.