Comment soulager les règles douloureuses ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 10/07/2020

Mains posés sur un ventre

Les règles douloureuses, ou encore dysménorrhées, sont parmi les troubles gynécologiques les plus fréquents. Loin d’être anodins, ils peuvent considérablement gâcher la vie des femmes durant cette période surtout chez les jeunes femmes. Retour avec votre pharmacien conseil sur toutes les solutions pour soulager vos règles douloureuses !


 

Comment soulager les règles douloureuses ?

 

Les règles douloureuses peuvent être soulagées selon différents traitement. Le plus simple, sauf contre-indication est, en cas de douleurs importantes, de voir si celle-ci cèdent avec la prise de paracétamol : à raison de 1 gramme toutes les 6 heures au maximum chez l’adulte. On peut aussi ajouter un médicament contre les spasmes, appelé antispasmodique dont le plus connu est le Spasfon®(Phloroglucinol). Si les douleurs ne sont pas soulagées par un paracétamol, alors il est conseillé de consulter son médecin traitant et/ou gynécologue.

Des solutions naturelles existent et notamment grâce à l’huile d’onagre et l’huile de bourrache qui permettent le maintien d’un cycle normal si elles sont consommées comme des compléments alimentaires. Du magnésium et de la vitamine B6 soulagent des contractions musculaires douloureuses. Des plantes ont également des fonctions anti spasmodiques comme la sauge, et des mélanges d’huiles essentielles sont très efficaces sur ses symptômes douloureux au cours des règles.

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Quels sont les symptômes des règles douloureuses et pourquoi ?

 

Les douleurs se caractérisent par des crampes, ponctuées de spasmes pouvant irradier vers le dos et les lombaires. Les douleurs surviennent généralement dans les 24 heures précédant l’arrivée des règles et sont maximales le premier jour puis s’estompent en 2 ou 3 jours. Ces douleurs peuvent être accompagnées de lombalgies, diarrhées, nausées, vomissements, céphalées, asthénie, vertiges, nervosité

Les dysménorrhées primaires s’observent surtout chez les adolescentes avec les premiers cycles alors que survenant plus tard chez la femme, les dysménorrhées secondaires doivent nécessiter la recherche de leur cause (endométriose, grossesse extra utérine etc..). Enfin le syndrome prémenstruel peut, lui aussi, chez les femmes en période pré ménopause, provoquer des douleurs liées au cycle sous la forme de tension mammaire, douleurs au bas du ventre, rétention d’eau et une action neuropsychique : irritabilité, sensibilité, modification du comportement alimentaire.

Les douleurs ressenties au bas ventre ou au bas du dos sont liées aux contractions de l’utérus. En l’absence de grossesse, l’ovule n’ayant donc pas été fécondé, les ovaires cessent subitement de produire des œstrogènes et de la progestérone.

Cela déclenche les contractions utérines, grâce auxquelles l’endomètre (revêtement muqueux de l'utérus) et le sang sont expulsés. Chez certaines femmes, l’utérus se contracte plus intensément. Il s’agirait de la principale cause des douleurs menstruelles. Ce phénomène s’explique par une surproduction de prostaglandines, des substances sécrétées entre autres par l’endomètre et qui déclenchent les contractions. (Les prostaglandines agissent aussi sur d’autres muscles que l’utérus, ce qui explique les malaises qui peuvent accompagner la dysménorrhée : nausées, vomissements, maux de tête.)

Par ailleurs, la perception des contractions est très variable d’une femme à l’autre. Certaines vont sentir leur ventre un peu plus sensible, d’autres auront très mal. Habituellement, les douleurs sont plus importantes dans les moments où les règles sont abondantes car l’utérus doit se contracter plus intensément pour évacuer l’endomètre.

 

Peut-on prévenir des douleurs menstruelles ?

 

La prévention passe par la pratique d’une activité quotidienne régulière comme la marche ou tout autre sport. Coté alimentaire : éviter une alimentation riche en sel, café, alcool et tous les excitants qui peuvent aggraver les symptômes notamment les 2 ou 3 jours avant les règles. Privilégier alors plutôt les tisanes relaxantes, drainantes et anti spasmodiques.

Eviter le stress autant que possible… Prendre un bain chaud ou encore plus simple, appliquer un coussin chaud sur le ventre permet de soulager instantanément des douleurs de tensions.

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 Quand consulter le médecin ?

  • Douleurs des règles non soulagées par les médicaments et persistantes même en dehors des cycles.
  • Dysménorrhées secondaires apparaissant après plusieurs cycles sans douleurs.
  • Saignements en dehors des périodes de règles.
  • Dans tous les cas, quand les douleurs sont invalidantes et qu’elles altèrent la qualité de vie et le moral
  • Consulter en urgence si des douleurs s’accompagnent ou ont été précédées par de la fièvre ou par des sécrétions vaginales anormales.

 

Pour aller plus loin : point sur l’endométriose

 

L’endométriose est une maladie qui est restée longtemps silencieuse car peu médiatisée. Elle occupe dorénavant le devant de la scène grâce à de nombreuses mobilisations des femmes mais aussi grâce à la création d’évènements liés à cette maladie, pour en faire avancer la recherche, le dépistage, la prise en charge et les traitements.

L’endométriose est provoquée par la présence anormale de l’endomètre (le tapis qui tapisse l’utérus) dans la  cavité abdominale. C’est une maladie chronique et invalidante et qui peut occasionner des douleurs pelviennes importantes. Ces douleurs peuvent se déclencher en période de règles mais aussi lors des rapports sexuels ou encore de façon complètement inexpliquée. La douleur est due aux saignements mais surtout aux nombreuses microterminaisons nerveuses qui sont mises à mal car étouffées et abimées par le phénomène d’endométriose. A la moindre sollicitation, ces terminaisons nerveuses peuvent provoquer des douleurs souvent proches de la sciatique avec des élancements, des douleurs en coup de poignard, ou encore des brulures.

Cette maladie se caractérise souvent par :

  • des douleurs qui sont cycliques et qui reviennent avec les règles à chaque cycle
  • des douleurs qui résistent à un simple antalgique type paracétamol
  • des douleurs telles qu’elles empêchent de mener à bien ses activités quotidiennes (comme de se lever, de travailler ou d’aller en cours pour les plus jeunes.)

L’endométriose est souvent associée à des règles abondantes, avec des caillots et qui durent plus de 7 jours. Prendre en compte aussi l’apparition de saignements en dehors des règles et consulter son médecin et/ou gynécologue pour avoir un diagnostic et une prise en charge

Pour la prise en charge et face aux douleurs que provoque l’endométriose, beaucoup de femmes boudent le sport par crainte de souffrir d’avantage. Pourtant la pratique sportive adaptée à son quotidien permet de mieux gérer la maladie en faisant une relance dynamique du corps pour maintenir notamment la mobilité des tissus.

Il existe plusieurs formes d’endométriose, et si la chirurgie ou un traitement hormonal peuvent soulager les différents cas, il est préconisé aujourd’hui des pratiques physiques : il faut bouger ! Ne serait-ce que pour provoquer la sécrétion d’endorphines pour contrôler les voies de la douleur.

Des traitements pour l’endométriose ?

Et bien non, au jour d’aujourd’hui, il n’existe pas de  de traitements définitifs de l’endométriose, même si l’hormonothérapie et/ou la chirurgie peuvent endiguer l’évolution de cette maladie durant plusieurs mois ou années selon les cas.

Dans le cas d’endométriose minime, une femme peut vivre sans aucun traitement particulier, du moment qu’un suivi médical très régulier est réalisé.

L’endométriose diminue et disparaît généralement après la ménopause, mais doit tout de même être surveillée surtout quand des traitements hormonaux de substitution sont mis en place à la ménopause.

L’endométriose étant une maladie hormono dépendante, le traitement consiste souvent à priver l’organisme d’une hormone particulière : l’estrogène. En effet, aujourd’hui, les spécialistes s’accordent pour dire que le traitement de base consiste à empêcher la survenue des règles (rappelons que les lésions d’endométrioses disséminées sur les organes vont saigner en même temps que les règles et créer de micros hémorragies en même temps que les règles). Ainsi, donner une pilule en continu ou poser un stérilet libérant des hormones permet à certaines femmes de ne plus souffrir et de vivre normalement. 

Enfin, le traitement peut être chirurgical si la femme n’est pas soulagée. Cela sera décidé en concertation avec l’équipe médicale, au regard de ce que vit la patiente au quotidien, de ses antécédents et au vu éventuellement d’un désir de grossesse.

Le choix du traitement résulte d’un dialogue entre la patiente et son médecin et ce traitement est individualisé car chaque cas est unique.

N’hésitez pas à vous rapprocher, en cas d’endométriose des associations pour les femmes souffrant de cette pathologie et notamment Endofrance

Les douleurs de règles ne devraient pas gâcher votre quotidien tous les mois sur plusieurs jours. Il existe de nombreuses solutions pour mieux vivre son cycle et sans douleur. Pour cela, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre pharmacien, de votre médecin qui sauront vous conseiller et vous orienter.