Anti-douleur : quelles sont les solutions contre la douleur ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 25/11/2015

personne prenant un médicament contre la douleur

Un mal de tête, des règles douloureuses, une douleur musculaire, une douleur articulaire ou encore une rage de dent ? Comment soulager la douleur et avec quoi ? En effet, un grand nombre de médicaments anti-douleurs ou encore antalgiques sont disponibles en pharmacie sans ordonnance et le choix peut s’avérer complexe pour soulager rapidement sa douleur. Aussi pour calmer la douleur sans prendre de risques, il est important de choisir son traitement anti-douleur en fonction de son type de douleur et de son état de santé : explications !


La douleur : qu’est-ce que c’est ?  

La douleur est « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable ». Elle peut être aigue ou chronique et lorsqu’elle devient chronique (au-delà de 3 à 6 mois) elle devient une maladie en elle-même.

Environ une personne sur cinq souffre de douleurs chroniques et plus de 80% des européens disent être confrontés à titre personnel ou familial à la douleur au moins 1 fois par mois. Un chiffre qui a permis le passage de nombreux antalgiques devant le comptoir des pharmacies françaises et quand on sait que les français consomment chaque année 2 boites entières de médicaments anti-douleurs sans ordonnance, la question de leur bonne utilisation se pose.
 

Il existe plusieurs types de douleurs :

 

  • - Les plus fréquentes sont les douleurs nociceptives ou inflammatoires (maux de tête, douleurs musculaires, règles douloureuses…).

  • - Les douleurs neurogènes ou neuropathiques peuvent être rencontrées : il s’agit alors de douleurs liées à des terminaisons nerveuses provoquant des sensations de décharges électriques, de brûlures, d’élancement ou de crampes.

  • Enfin il existe les douleurs dites psychogènes qui sont ressenties en absence de lésions repérables.

Certaines douleurs sont d’intensité faible à modérée et ont une localisation avec une origine identifiable : ce sont alors des douleurs candidates à l’automédication et qui sont le plus souvent les douleurs nociceptives. D’autres douleurs peuvent au contraire être symptomatiques d’une maladie plus grave et doivent faire l’objet d’une consultation.
 

Quand consulter ?


Il est conseillé de ne pas prendre sa douleur en charge soi-même lorsque celle-ci :

  • - est intense et laisse soupçonner une maladie grave,

  • survient de manière brutale et inattendue comme une douleur serrant la poitrine violemment,
     
  • revient de manière répétitive et sans causes apparentes, la douleur doit céder à un traitement adapté,
     
  • s’accompagne d’autres signes comme un état de malaise général, une forte fièvre, un gonflement inhabituel de la zone douloureuse ou une diminution de force dans un bras ou une jambe.
     

Ne jamais prendre un traitement sans avis médical en cas de maladie grave des reins, du foie ou du cœur. De même, un risque connu de saignement (maladie hémorragique ou prise d’un traitement anticoagulant) constitue une contre-indication à la prise d’antalgiques en automédication.
 

Traitements anti-douleurs : quels médicaments choisir ?
 

Les antalgiques


Les antalgiques disponibles sans prescription médicale appartiennent à 2 familles de médicaments :

  • La première comprend les médicaments à base de paracétamol (encore appelé parfois acétaminophène).
     
  • La seconde se compose de médicaments ayant des propriétés anti-inflammatoires regroupés sous le terme de AINS : Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien : on y retrouve l’ibuprofène et une très ancienne molécule : l’aspirine.
     

Paracétamol, aspirine, ibuprofène sont présents en pharmacie sous des formes diverses (gélules, comprimés effervescents, gels, suppositoires) adaptés à toutes les situations. Ces médicaments peuvent également être associés à d’autres substances actives comme la caféine, la vitamine C ou même la codéine afin d’obtenir une synergie d’action dans la prise en charge de la douleur. Comment bien choisir son traitement anti-douleur ?
 

Le paracétamol comme traitement anti-douleur


Choisir le paracétamol c'est choisir la sécurité ! le paracétamol doit être privilégié car il fait céder la douleur et la fièvre tout en présentant moins de risques pour la santé que les autres classes d’antalgiques. Les noms commerciaux du paracétamol sont connus de tous : Doliprane® , Efferalgan®, Dafalgan®, etc…

Les contres-indications absolues à la prise de paracétamol sont :

  • Une maladie grave du foie et une allergie au paracétamol.
  • Le paracétamol peut également être utilisé tout au long de la grossesse et de l’allaitement aux doses recommandées.
  • Le paracétamol ne doit pas être pris en cas de surconsommation d’alcool.
     

Il agit comme anti-douleur entre 30 minutes à 1 heure selon la forme (les comprimés effervescents ou à sucer agissent plus vite que les gélules).

Posologie du paracétamol :de 500 mg à 1 gramme maximum toutes les 4 heures. Ne pas dépasser les doses maximales car un surdosage en paracétamol peut endommager le foie de manière irréversible.

Pour les enfants : des formes adaptées existent pour les enfants, bien respecter les posologies et demander conseil à son pharmacien ou médecin pour soigner la douleur chez l’enfant.
 

L’ibuprofène comme traitement anti-douleur


En seconde intention, si la douleur résiste au paracétamol, est connu sous le nom commercial d’Advil®, Nurofen®, Spedifen®Les contres indications absolues à la prise d'ibuprofène sont :

  • Ne pas prendre ce médicament en cas de problèmes digestifs : ulcère de l’estomac, pathologies du duodénum
  • En cas de maladie grave du foie, des reins, du cœur
  • En cas d’allergie connue à l’ibuprofène, aspirine ou aux AINS en général.
  • Pour la grossesse, ces médicaments ne doivent pas être utilisés après le 6ème mois de grossesse et avant uniquement sur avis médical.
     

Consultez un médecin avant de prendre de l’ibuprofène si un traitement anticoagulant est en cours, en cas d’antécédents d’asthme ou si une suspicion de varicelle est en cours.

Des précautions sont à prendre si en cours de traitement par de l'ibuprofène vous observer les symptômes suivants :

  • En cas de rejet de sang par la bouche,
  • Présence de sang dans les selles,
  • Selles nauséabondes et colorées en noires (hémorragie gastro intestinale),
  • En cas de troubles de la vue, d’éruptions cutanées ou de difficultés à respirer.
     

Il convient d’arrêter le traitement et de contacter immédiatement un médecin.

Posologie de l’ibuprofène : de 200mg ou 400 mg par prise à prendre au cours d’un repas et avec un respect de 6 heures entre chaque prise.

Dose maximale : 1200 mg par jour soit 3 comprimés de 400 mg.

D’autres dérivés de l’ibuprofène existent : ils sont souvent sur prescription médicale comme le kétoprofène ou le naproxène.
 

L’aspirine comme traitement anti-douleur


En dernier recours contre la douleur, est connu sous le nom d’Aspirine UPSA®, Aspegic®, Kardegic®..

Les contres indications absolues à la prise d'ibuprofène sont :

  • En cas de problèmes digestifs : ulcère de l’estomac, pathologie du duodénum.
  • En cas de maladie grave du foie, des reins du cœur ou encore d’allergie à l’aspirine.
  • En cas de traitement au long cours par de faible doses d’aspirine (moins de 300 mg) pour la prévention des troubles circulatoires pour prévenir les accidents cardiovasculaires, un avis médical est obligatoire avant de prendre en automédication de l’aspirine pour soulager des douleurs.
  • Ne doit pas être utilisée tout au long de la grossesse (surtout après le 6ème mois).
     

Attention au risque hémorragique : l’aspirine augmente les risques de saignement et ce à partir de très faibles doses. Ce risque hémorragique est maintenu jusqu’à plusieurs jours après la prise d’aspirine. Aussi il faudra prévenir son médecin traitant et son dentiste lorsqu’un geste chirurgical même minime est envisagé. Ainsi, l’aspirine ne doit pas être utilisée pour calmer des règles douloureuses et modérément en cas de stérilet.

En cours de traitement par l’aspirine, consulter immédiatement un médecin si vous observer les symptômes suivants :

  • En cas de rejets de sang par la bouche.
  • Présence de sang dans les selles.
  • Selles très nauséabondes et colorées en noir.
  • Éruptions cutanées.
  • Difficultés à respirer.
  • Vertiges.
  • Maux de tête et bourdonnements d’oreille.
     

Ne pas associer de l’aspirine avec:

  • Des médicaments anticoagulants de la famille des AVK (antivitamine K) et le méthotrexate.
  • Les autres AINS, héparine et autres antiagrégants plaquettaires.
     

Posologie de l’aspirine : de 500 mg à 1g par prise et intervalle entre 2 prises doit être d’au moins 4 heures.

Dose maximale : 3g par jour (2g/jour chez la personne âgée).

Pour les enfants : consulter obligatoirement un médecin ou demander conseil à votre pharmacien.
 

Traitement de la douleur : les alternatives naturelles


Quelles sont les autres alternatives pour le traitement de la douleur ?
 

L’homéopathie comme anti-douleur naturel


Le traitement de la douleur par homéopathie tient compte à la fois de l’organe qui souffre, du type de douleur (brulure, tiraillement, douleur lancinante, pulsatile), de l’intensité de celle-ci et de la manière dont le patient y réagit. Pour des traitements homéopathiques adaptés à chacun, il conviendra de consulter son médecin homéopathe afin d’établir précisément le terrain de chaque individu.

Les souches et posologies homéopathiques seront adaptées à chaque individu dans le cas de la prise en charge de la douleur car des signes propres à chacun peuvent être associés au ressenti de douleurs.

A titre d’exemple on peut citer en cas de douleurs nerveuses, ou suivant un trajet nerveux : Aconit napellus 9CH, Magnesia phosphorica 9CH. Pour des douleurs de type neuropathie périphérique avec fourmillements des extrémités : Zincum met 9CH.

Le traitement sera également différent en fonction de la localisation de la douleur : abdominale, osseuse liée à la croissance, douleurs des extrémités, douleurs dentaires ou suite à un traumatisme… Dans tous les cas demander conseil à votre médecin homéopathe ou à votre pharmacien.
 

La phytothérapie commme anti-douleur naturel


Parmi les plantes à visée anti-inflammatoire on trouve le Souci, l’Achillée millefeuille, le Bouillon blanc ou encore la Mauve. La plus connue et la plus utilisée est l’Harpagophytum et la partie active à action anti-inflammatoire est la racine. Différentes formes galéniques existent pour consommer cette plante : gélules, comprimés, pommades, poudre, tisanes… Demander conseil à votre pharmacien.

Les médicaments à base d’Harpagophytum sont déconseillés en cas d’ulcère gastroduodénal.

D’autres plantes comme la Passiflore (Passiflora incarnata) ou encore le Pêcher africain (qui contient du tramadol : puissant analgésique sur ordonnance uniquement) peuvent être utilisées comme anti-douleur.

Une douleur ne doit jamais être prise à la légère et même si elle peut être un signe d’appel pour une pathologie sous-jacente, de nombreux moyens sont à votre disposition pour la combattre rapidement.

Aussi la douleur, imaginée ou réelle, physique ou psychologique peut devenir un véritable poison au quotidien. Elle monopolise les pensées de la personne touchée qui ne parvient plus à positiver. En essayant d’identifier son origine, le choix des armes anti-douleur est plus simple pour remporter la bataille.

Et c’est bien évidemment le paracétamol qui doit s’imposer en première intention. Car non la douleur n’est pas une fatalité, elle se traite et votre pharmacien, médecin sont là pour vous guider si besoin.