Masque de grossesse : comment l'éviter ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 19/05/2016

femme enceinte se regardant dans le miroir

Le masque de grossesse encore appelé mélasma ou chloasma désigne des taches hyper pigmentées sur la peau du visage ayant notamment une origine hormonale. Le mélasma peut survenir pendant la grossesse d’où son nom commun de « masque de grossesse ». Le problème est que ces tâches sont particulièrement difficiles à faire disparaitre. Comment prévenir un masque de grossesse ? Zut, les taches sont déjà là ? Alors découvrez quelles crèmes, pour prévenir et traiter des taches brunes, sont à votre disposition en suivant les conseils de votre pharmacien ! 


 

Comment prévenir le masque de grossesse ? 

 

Soins au quotidien

 

Se démaquiller tous les soirs pour conserver une jolie peau avec un lait démaquillant hydratant ou une lotion micellaire. Tonifier ensuite avec une eau riche en sélénium pour la prévention des taches. Utiliser des pains dermatologiques non agressifs et non desséchants pour le lavage du visage : pain surgras par exemple.

  

 

  • Exfolier :

En effet, les soins exfoliants favorisent l’élimination des cellules pigmentées et ils vont aussi favoriser la pénétration des actifs dépigmentants qui pourront être utilisés pour traiter un masque de grossesse.

 

   

 

Il est conseillé d’utiliser des crèmes riches en actifs relipidants en préférant des soins anti âge qui jouent la double carte de l’hydratation et de la prévention des rides. Ainsi une crème riche en acide gras essentiels, filtre UV, acide hyaluronique pour le visage et le contour des yeux sera adaptée pour la journée. Puis, tous les soirs, après le démaquillage et nettoyage de la peau, utiliser une crème hydratante pour la nuit.

  

 

Pour éviter l’apparition ou l’aggravation du masque de grossesse, la protection solaire est indispensable même en hiver et encore plus en saison estivale. Appliquer régulièrement sur le visage un écran protecteur solaire qui va limiter la stimulation de la mélanogénèse. Choisir un écran solaire adapté pour le visage et efficace sur l’ensemble des UV : UVA et UVB.

D’autre part les compléments alimentaires pour aider à la préparation du bronzage et à base de caroténoïdes sont un plus notamment avec la présence de vitamine E à fonction anti oxydante sont bénéfiques au quotidien.

  

 

Les mesures préventives 

Le tabac est un grand producteur de radicaux libres par augmentation du stress oxydatif dans les cellules. Il diminue la synthèse du collagène et favorise la production de molécules dégradant cette molécule ainsi que l’élastine. De plus les produits de combustion de la cigarette affectent la circulation veineuse dans les petits vaisseaux qui irriguent alors moins bien la peau. Elle  se déshydrate, devient terne et grisâtre et favorise l’apparition alors de taches sur le visage.

  • Médicaments photo sensibilisants :

Pour éviter la pigmentation anormale de la peau, bien s’assurer qu’aucun médicament ou substances photo sensibilisantes sont consommées au quotidien. Demander conseil à votre pharmacien.

 

Quelles crèmes pour traiter un mélasma ? 

 

Les actifs dépigmentants

Chez le dermatologue, un certain nombre de solutions peuvent être proposées par traitement laser et/ou peeling qui permettent une nette amélioration.

En relais ou en complément de ces traitements esthétiques, l’application de soins exfoliants et/ou dépigmentants, de crème contre le masque de grossesse peut être réalisée.

 

Parmi les actifs dépigmentant :

  • La vitamine C : elle permet d’éclaircir la mélanine « foncée ».
  • L’acide azélaïque : c’est un acide gras saturé qui a une action inhibitrice de la synthèse de mélanine.
  • L’acide kojique qui est le produit de fermentation d’un champignon filamenteux et qui bloque l’enzyme responsable de la formation de mélanine.
  •  La glabridine qui est un actif dépigmentant d’origine végétal à action antioxydant.
  •  La viniférine également d’origine végétal, extrait des sarments de vignes qui neutralise la production de mélanine tout en ayant une très forte action anti radicalaire.
  • Beaucoup d’extraits végétaux ont des propriétés dépigmentant parmi eux on retrouve le mélanyde (issu du pin sylvestre) le résorcinol et autres extraits végétaux de l’achillée millefeuille, la busserole, la matricaire, le bouleau…
  • Enfin les acides de fruits : AHA, lipo-hydroxy-acides, rétinaldéhyde, rétinol sont des dérivés de la vitamine A qui sont des actifs éclaircissant et qui stimulent le renouvellement cellulaire facilitant ainsi la dégradation et l’élimination des mélanocytes en surface.
  • L’acide citrique comme exfoliant et dépigmentant.

 

    

  

 

A noter que dans la prise en charge de l’hyperpigmentation de la peau, un traitement homéopathique peut être proposé en complément : Lycopodium 9 CH, Sepia 7CH ou encore Graphites 7CH pour les taches de rousseur peuvent être proposés.

 

Comment utiliser une crème dépigmentante ?

Appliquer le soin dépigmentant uniquement sur la zone concernée matin et soir avant la crème de jour ou de nuit.

Le traitement doit être poursuivi plusieurs mois et les premiers résultats sont souvent longs à apparaitre et généralement pas avant 4 à 6 semaines de traitement. Il est préférable de commencer le traitement à la fin de l’automne ou en hiver afin de limiter au maximum les effets des rayons du soleil.

Une fois les taches atténuées ou disparues, appliquer un écran solaire de très haute protection pour éviter la réapparition des taches dès le début des beaux jours.

  • Ne pas utiliser les dépigmentants sur des surfaces importantes car alors risque d’apparition de taches de dépigmentation en confettis et risque majeur d’irritation.
  • Ne pas appliquer sur les paupières et éviter tout contact avec les yeux.
  • Ne pas commencer le traitement l’été
  • Ne pas exposer les zones traitées au soleil sans un écran solaire de très haute protection.

 

Attention : précautions d’emploi des actifs dépigmentants

Attention aux cosmétiques éclaircissants utilisés pour obtenir une teinte de peau plus claire que la teinte naturelle de la peau et par conséquent pour un effet anti taches.

Ces cosmétiques renferment le plus souvent :

  • Des dermocorticoïdes
  • De l’hydroquinone
  • Des sels de mercure
  • Et beaucoup d’autres substances : trétinoïne, acide salicylique, acide glycolique, eau oxygénée…

 

La plupart de ces substances sont interdites à la vente libre en France et ne peuvent être obtenues sous la forme de préparation magistrale uniquement sur ordonnance d’un dermatologue. En effet l’application régulière de cosmétiques éclaircissants peut entrainer des effets indésirables cutanés parfois irréversibles : diminution de l’épaisseur de la peau (corticoïdes) ou à l’inverse épaississement (hydroquinone), trouble de la cicatrisation, pigmentation en plaque ou en confettis, irritations de la peau…

De plus ces substances sont contre indiquées chez la femme enceinte et chez les jeunes femmes en âge de procréer car elles exposent à un risque de malformation fœtale et des troubles de la cicatrisation après césarienne. Demander conseil à votre pharmacien.

Alors si l’exposition au soleil augmente considérablement le risque d’apparition du masque de grossesse, c’est la prévention qui reste le meilleur moyen de limiter l’apparition de ces petites taches foncées inesthétiques autour de la bouche et sur le front. Le mal est fait ? Alors des crèmes de soins pour atténuer cette hyperpigmentation existent et pour faire le bon choix, n’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien et votre dermatologue.

 

Pour aller plus loin ...

Qu’est-ce que le masque de grossesse ?

Le mélasma ou masque de grossesse est une hyper pigmentation du visage en larges taches qui concerne non seulement les femmes enceintes mais également les femmes sous hormones (donc entre la puberté et la ménopause). Ce masque de grossesse correspond à une pigmentation des joues, du front et du contour des lèvres qui peut survenir au cours de la grossesse, d’où son nom de masque de grossesse. Il se caractérise par de multiples petites taches pigmentaires brunes sur le visage. Ces taches sont bilatérales et symétriques d’où cet effet de masque. Elles n’ont aucun caractère dangereux pour la peau mais provoque un aspect inesthétique qui peut être mal vécu par la patiente quand elles sont très visibles.

 

Quand apparait le masque de grossesse ? 

Outre le soleil, cette dermatose a réellement une origine hormonale prouvée. Quand le mélasma survient au cours de la grossesse, il disparait normalement à l’accouchement mais peut parfois persister très longtemps…

Ce mélasma n’est pas réservé aux seules femmes enceintes puisqu’il peut être favorisé par la prise d’une contraception hormonale, la pose d’un stérilet, l’utilisation d’un produit ou d’un médicament photo sensibilisant, ou au final sans même aucun changement hormonal véritable.

L’âge est aussi un facteur d’apparition du mélasma car le ralentissement du renouvellement cellulaire provoque une accumulation de mélanine dans les cellules. De plus, le nombre des mélanocytes diminuent avec l’âge, leur morphologie est de plus en plus hétérogène ainsi que leur distribution, favorisant alors une répartition du pigment mélanique responsable d’une pigmentation irrégulière des peaux matures.

En fait devant l’augmentation impressionnante du nombre de mélasma dans la population, des études se sont penchées sur la question du retentissement des perturbateurs endocriniens sur les mélanocytes qui sont les cellules productrices de mélanine, ce pigment foncé qui donne la couleur à la peau. D’autant plus que le mélasma touche aussi des hommes qui sont soit sous traitement oestrogénique dans le cadre de la prise en charge contre le cancer de la prostate, soit qui n’ont aucun traitement hormonal. Ainsi cette question de l’influence des perturbateurs endocriniens est très étudiée pour essayer d’expliquer cette constante augmentation d’apparition de masque de grossesse dans la population.

Les femmes les plus à risque sont les femmes à la peau naturellement foncée ou mate mais les peaux claires sont aussi de plus en plus fréquemment touchées par le mélasma.

Enfin, des expositions solaires répétées constituent un facteur de risque au déclenchement du mélasma.