Des boutons ? Et si c’était la varicelle ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 22/06/2021

nourrisson allongé avec un thermomètre et des médicaments à côté

Des boutons qui apparaissent sur le corps ? Et si c’était la varicelle ? La varicelle est une maladie infantile liée à un virus qui survient essentiellement chez les enfants de 3 mois à 10 ans. On retrouve cette pathologie de façon épidémique plus fréquemment à la fin de l’hiver et au début du printemps. Si cette maladie est pour la plupart du temps sans danger, elle peut cependant se révéler plus grave chez l’adulte, les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes qui n’auraient pas été immunisées. Votre pharmacien conseil Docmorris fait le point pour vous sur ces boutons de varicelle et cette pathologie très contagieuse.


Varicelle : que faire et quand consulter ?

La consultation médicale est obligatoire pour l’enfant, afin de faire constater cette maladie contagieuse infantile, mais aussi pour en informer ensuite la personne qui garde l’enfant, la crèche, l’établissement scolaire ou votre lieu de travail pour que des mesures puissent être prises si des personnes à risques et notamment des femmes enceintes ont pu ou peuvent être contaminées.

Il s’agit donc de prendre un rendez-vous dès que possible, sans urgence auprès du médecin traitant ou du pédiatre.

L’enfant doit rester à domicile jusqu’à ce que les boutons qui ont au départ une petite bulle de liquide soient tous au stade de croute, en cicatrisation.

La varicelle est une maladie qui démange énormément, il faut donc pouvoir soulager l’enfant tout en lui évitant de se gratter, pour cela plusieurs mesures simples :

• Utiliser un savon doux pour laver l’enfant, une à deux fois par jour, sous la douche en évitant de lui donner des bains.

• Après la douche, sécher soigneusement en tamponnant la peau de l’enfant et évitant surtout de frotter.

• Lui laver fréquemment les mains et couper les ongles très courts et les brosser au savon cela permettra d’éviter, en cas de grattage, que les cloques s’infectent et laissent des cicatrices.

• Si l’enfant est trop petit pour comprendre de ne pas se gratter, il est possible d’essayer de lui faire éventuellement porter des gants.

• Ne jamais utiliser de talc, poudres ou crèmes contenant antibiotique, antiviral, antiprurigineux ou anesthésiques. Ces produits favorisent la surinfection des lésions cutanées en raison de leur caractère occlusif et retardent le diagnostic d'éventuelles lésions surinfectées.

L’éosine rouge pour la même raison n’est pas indiquée, car elle peut masquer, de par sa couleur, le début d’infection des lésions.

Il est possible d’utiliser un antiseptique local et un produit asséchant sur les boutons de varicelle.

  1.  Poxclin Varicelle 100ml
  2.  Avène Cicalfate Lotion Asséchante Réparatrice 40ml
  3.  A-Derma Cytelium Spray Asséchant 100ml 
  4.  Cooper Spray Antiseptique Chlorhexidine 0.5% 100 ml

 

De manière générale, la prise en charge comprend un soin des lésions pour limiter au maximum les risques d’infection des boutons : on les tamponnera doucement à l’aide d’une solution de chlorhexidine, disponible en pharmacie. Pour lutter contre les démangeaisons, des antihistaminiques seront pertinents. Des lotions asséchantes et des crèmes cicatrisantes peuvent être intéressantes pour favoriser une bonne réparation des tissus sans séquelles.

Pour contrer la fièvre et les douleurs, seul le paracétamol peut être utilisé. En effet, la varicelle est l’une des maladies pour lesquelles l’aspirine, mais aussi l’ibuprofène et les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne doivent jamais être utilisés : ils risquent de provoquer des réactions graves (syndrome de Reye, surinfection bactérienne...).

Varicelle : quels sont les symptômes ?

Il faut savoir que la période d’incubation, c’est à dire le moment ou l’enfant rencontre le virus et l’apparition des premiers boutons est assez longue : de 2 à 3 semaines.

Le début de la maladie correspond à l’apparition de boutons accompagnés généralement d’une fièvre aux alentours de 38°. Les boutons sont tout d’abord rouges et plats et sont appelés : papules.

Ces papules apparaissent généralement d’abord sur le torse pour ensuite évoluer par poussées et s’étendre à l’ensemble du corps et dans ce cas les poussées sont souvent accompagnées d’une augmentation de température au-delà de 38.5°. Pendant cette phase de poussées, le virus étant présent au niveau de la sphère ORL, cela peut aussi provoquer des maux de gorge chez l’enfant.

Les papules se transforment alors en vésicules : c’est-à-dire que les boutons sont alors remplis de virus contenus dans un liquide clair au centre du bouton. Ces vésicules vont ensuite se transformer en croûtes sèches qui vont disparaître au bout de 8 jours avec la guérison qui est l’évolution normale de la maladie.

La varicelle : est-ce une maladie grave ?

En France, 90% des cas de varicelle ont lieu avant l’âge de 15 ans et sont majoritairement des cas très bénins.

Pour les personnes contractant la varicelle après l’âge de 15 ans, la prudence est de mise et un avis médical nécessaire pour être sûr que des complications n’apparaissent pas.

En effet, si les symptômes les plus caractéristiques de la varicelle sont l’éruption cutanée généralisée et une légère fièvre chez l’enfant, le virus peut provoquer chez l’adulte de plus forts symptômes.

On peut observer chez l’adulte une forte fièvre et le virus peut atteindre les organes profonds, en particulier les poumons et l’encéphale qui est la partie supérieure du système nerveux central. À la clé, le risque de développer des complications sérieuses comme une pneumonie ou une encéphalite en plus de la classique surinfections des vésicules par des bactéries du genre Staphylococcus.

Cependant, ces complications ne surviennent pas chez tous les adultes qui font tardivement la varicelle, elles touchent davantage certaines catégories de personnes comme :

• Les personnes immunodéprimées (personnes traitées par chimiothérapie, ayant le VIH…),

• Les personnes âgées,

• Les femmes enceintes qui doivent être protégées d’une contamination par la varicelle car une contamination pendant la première moitié de la grossesse peut exposer le fœtus à des malformations multiples de type neurologiques ou oculaires. Si la femme enceinte contracte la varicelle juste avant l’accouchement alors l’enfant présentera une varicelle à la naissance de gravité variable. Dans tous les cas, si un risque de contamination de la femme enceinte existe ou est soupçonné, une consultation médicale doit obligatoirement être réalisée le plus rapidement possible.

 

Est-on immunisé si on a déjà eu la varicelle ?

Il arrive que la varicelle se manifeste très discrètement durant l’enfance, au point d’ignorer si on l’a contractée ou non. En effet, un petit bouton sur le cuir chevelu peut parfois être le seul indice d’une varicelle.
Les personnes à risque peuvent vérifier si elles sont immunisées ou pas contre le virus de la varicelle, grâce à une simple prise de sang. Celle-ci permet de déterminer si la personne a déjà formé des anticorps qui la protégeront contre cette maladie.
Si elles ne sont pas immunisées, les personnes à risque peuvent effectuer le vaccin pour lutter contre le virus de la varicelle. Il n’est pas obligatoire, mais il est recommandé chez les personnes immunodéprimées (ou qui vont l’être), les femmes enceintes et les personnes âgées.

Pour les personnes qui n’ont pas eu la maladie antérieurement, la vaccination contre la varicelle est recommandée chez :

• Les adolescents de 12 à 18 ans,

• Les femmes en âge de procréer. Un test de grossesse négatif est nécessaire avant et une contraception efficace est recommandée pendant les trois mois suivant la vaccination,

• Les personnes côtoyant une personne atteinte de varicelle,

• L’entourage de patients fragiles (immunodéprimés, receveurs de greffe),

• Les professionnels de santé et ceux en contact avec la petite enfance.

 

Pour aller plus loin : qui est responsable de la varicelle et comment se contamine-t-on ?

Le virus de la varicelle est un virus de la famille des herpès qui est aussi appelé virus varicelle zona (VZV) car ce virus dans sa réactivation dans l’organisme peut donner un zona. Une fois la maladie guérie, le virus reste dormant dans certains ganglions et lors d’affaiblissement du système immunitaire, il peut se réveiller, notamment à l’âge adulte, et provoquer alors une nouvelle éruption de vésicules qui sont généralement localisées à un seul endroit : c’est le zona.

Ce virus est extrêmement contagieux et s’attrape lors de contact avec des personnes contaminées, soit par voie respiratoire, soit par contact avec les vésicules pleines de liquide.

L’enfant est contagieux 2 à 3 jours avant l’apparition des papules et reste contagieux jusqu’à la disparition des croutes.