Hémorroïdes : comment soulager les crises ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 27/03/2015

femme présentant des symptômes hémorroïdaires

La crise hémorroïdaire ? 86 % de la population se plaindra d’en avoir souffert à un moment donné ! C’est donc une pathologie très fréquente et, au-delà du fait que la crise hémorroïdaire peut être douloureuse et incommodante, c’est surtout un sujet de conversation bien embarrassant pour la plupart d’entre nous! Alors si nous avons tous des veines hémorroïdaires normales, que faire lorsqu’elles se dilatent et que la fameuse crise douloureuse apparait ?


Comment soigner des hémorroïdes ?

 

Médicaments traditionnels et règles d’hygiène  

  • Une toilette douce et sans papier toilette mais en utilisant des lingettes pour bébé peut être réalisée après chaque selle en tamponnant délicatement la zone douloureuse.
  • Hygiène irréprochable de la zone anale en cas de crise : bien sécher la peau après chaque selle ou chaque douche, ne pas utiliser de savons, ni gels douches, ni parfums ou déodorant mais que de l’eau.
  • Faire des bains de siège car ils soulagent les douleurs et assurent une hygiène accrue de la zone concernée. Attention, les bains de siège doivent être faits à l’eau froide (voire très froide, si si !!) car cela permet de bénéficier des propriétés anesthésiantes du froid.
  • Porter des vêtements en coton qui ne compriment pas et permettent alors d’éviter des frottements sur la zone douloureuse.

 

Des traitements par voie orale : 

  • Les médicaments antalgiques, type paracétamol peuvent être utiles pour soulager la douleur, le traitement doit être de courte durée et si les symptômes ne disparaissent pas en quelques jours, il sera nécessaire de consulter son médecin traitant.
  •  Les anti-inflammatoires non stéroïdiens : uniquement sur prescription médicale pour leur efficacité sur la douleur de la thrombose hémorroïdaire.
  •  ATTENTION : ne pas prendre de l’aspirine qui augmenterait alors les saignements et éviter les spécialités avec de la codéine qui favorisent la constipation.
  • Les médicaments à usage local peuvent être proposés : crèmes et suppositoires en vente libre atténuent la douleur et l’inflammation. Ils contiennent en général des analgésiques locaux aux propriétés apaisantes. D’autres crèmes délivrées sur ordonnance sont plus à visée anti- inflammatoire et contiennent alors de la cortisone.
  •  Les laxatifs : attention, uniquement sur conseil du pharmacien ou du médecin car ces laxatifs ne doivent pas être irritants pour la zone anale donc des laxatifs appelés osmotiques ou de lest seront conseillés.
  • Les veinotoniques peuvent être utilisés en cure d’une courte durée pour favoriser la circulation veineuse et soulager alors la zone anale.

 

Homéopathie

Des traitements homéopathiques existent à condition qu’une étude du terrain pour chaque individu soit réalisée par un médecin homéopathe.

Phytothérapie : soigner les hémorroïdes naturellement

Les produits de phytothérapie traditionnellement utilisés dans la crise hémorroïdaire sont : 

  • Avec des plantes à action anti-douleur non spécifique de la crise hémorroïdaire mais avec une action anti-inflammatoire marquée : Souci, Achillée, Mille-feuille, Bouillon blanc, Mauve.
  • Avec des plantes à tanins qui favorisent la régénération des tissus en cas de lésions et qui ont un effet calmant et anesthésique local léger tout en prévenant les surinfections bactériennes : Cyprès, Bistorte, Noisetier, Ratanhia
  • Avec des plantes regroupant un effet vasoconstricteur et protecteur des vaisseaux spécifiques de la crise hémorroïdaire comme le Marronnier d’Inde, le Petit Houx ou encore le Cyprès
  • Dans tous les cas, demandez conseil à votre médecin traitant ou à votre pharmacien.

 

En cas d’échec du traitement médical et si les troubles persistent, un traitement endoscopique ou chirurgical peut être proposé. Le traitement endoscopique fait appel à diverses méthodes qui permettent de renforcer le tissu de soutien des vaisseaux hémorroïdaires ( ligatures électrique, injections sclérosantes, photo ou électro coagulation, cryothérapie, incision de la zone thrombosée…) et en cas d’échecs sur le long terme le traitement chirurgical consiste à retirer les veines hémorroïdaires sous anesthésie générale.

En conclusion : bien que les crises hémorroïdaires ne menacent pas la vie du patient, elles ne sont pas à prendre à la légère et nécessitent un traitement adapté. Pour cela, le patient doit dépasser sa gêne et son embarras et à en parler à un professionnel de santé, car oui des solutions existent pour les soulager et les éviter !

 

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Pour aller plus loin . . .

 

Hémorroïdes : qu’est-ce que c’est ?  

Les hémorroïdes sont un ensemble de vaisseaux présents à l’état normal au niveau du rectum. Il existe dans cet ensemble :

  • un réseau externe situé sous la peau sur le bord externe de l’anus.
  • un réseau interne situé plus profondément sous la muqueuse du canal anal et qui joue un rôle dans la continence anale.

Aussi, dans le langage courant, on appelle hémorroïdes l’ensemble des troubles qui peuvent toucher ces vaisseaux, c’est-à-dire une inflammation accompagnée d’une dilatation anormale des veines hémorroïdaires le plus souvent due à une augmentation locale de pression. 

Fréquentes autant chez les hommes que chez les femmes, elles sont en général bénignes et passagères mais peuvent s’avérer douloureuses et incommodantes. Les hémorroïdes internes, en général, provoquent beaucoup moins de douleurs car c’est une zone peu innervée pour ressentir les douleurs. La gravité des hémorroïdes est évaluée en fonction de l’importance des symptômes et de leur fréquence et surtout de leur présence dans le canal anal ou hors de l’anus.

On distingue ainsi 4 stades : 

  1. Stade I : Hémorroïdes internes qui ne font pas saillies avec parfois des saignements mineurs non douloureux.
  2. Stade II : Hémorroïdes qui peuvent s’extérioriser au passage des selles mais qui se replacent spontanément ensuite.
  3. Stade III : Hémorroïdes qui s’extériorisent systématiquement mais qui peuvent être replacées manuellement.
  4. Stade IV : Les hémorroïdes font constamment saillies (on parle alors de prolapsus) et elles ressortent même si elles sont repoussées dans le rectum.

 

Les hémorroïdes externes se forment sous la peau juste à l’intérieur de l’ouverture de l’anus, elles peuvent gonfler et leur environnement peut devenir ferme et douloureux. Ces veines peuvent alors prendre une coloration bleue lorsqu’elles sont thrombosées, c’est à dire qu’un caillot s’est formé à l’intérieur. Ce caillot n’est pas dangereux mais il est douloureux et doit être enlevé par un médecin gastro-entérologue.

Les hémorroïdes internes sont moins douloureuses mais elles peuvent cependant se thromboser, saigner et s’extérioriser, elles donnent alors une sensation de rectum plein et provoque parfois des saignements au passage des selles.

L’évolution est en générale favorable en 1 à 2 semaines. Les complications possibles sont une infection ou une thrombose qui est alors source de douleur intense justifiant une évacuation chirurgicale du caillot sous anesthésie locale par un médecin spécialiste gastro-entérologue.

 

Hémorroïdes : quelles sont les causes ?

De nombreux facteurs de risques prédisposent aux crises hémorroïdaires : 

  •  Grossesse, accouchement et période prémenstruelle :
  • c’est la combinaison de la stimulation hormonale, de la congestion pelvienne et de la gêne au retour veineux qui ont responsables d’un risque accru de crise. Lors de l’accouchement, ce sont les efforts de poussée requis qui sont propices aux hémorroïdes mais les symptômes disparaissent en général juste après.
  •  La constipation et en particulier lors d’efforts prolongés pour évacuer une selle, la position assise prolongée sur le siège des toilettes (il ne faut pas lire aux toilettes.. !!) sont les facteurs de risques principaux des hémorroïdes.
  •  La diarrhée et par extension les laxatifs, suppositoires, lavements pratiqués de façon abusive et qui vont avoir un rôle d’irritation majeure peuvent provoquer la survenue de crises.
  • La sédentarité mais, à l’inverse, des efforts physiques violents (port de charge lourde, mauvais posture, station assise prolongée) ou encore certains sports (moto, cyclisme, équitation) sont à l’origine d’une sensibilité accrue aux crises hémorroïdaires.
  •  L’alimentation : alcool, café, boisson gazeuse à haute dose et épices favorisent l’apparition des crises.
  •  L’âge : l’âge moyen d’apparition est de 40 ans et la fréquence augmentent avec l’âge. Cependant, si après 65 ans, le nombre de crises diminue du fait d’un sphincter moins tonique, à l’inverse, de plus en plus de cas sont diagnostiqués chez les adolescents. L’augmentation des cas qui s’expliquerait par une réticence à utiliser les toilettes publiques de l’école et donc un phénomène de retenue pour aller à la selle.
  • Une prédisposition génétique aux hémorroïdes existerait.

 

Hémorroïdes : quels sont les symptômes ?

La douleur : cela ne sert à rien de mentir : OUI la crise hémorroïdaire est douloureuse ! Ces douleurs s‘accompagnent de sensation de chaleur et de pesanteur au niveau de l’anus et ces douleurs peuvent durer entre 2 à 4 jours.

Les démangeaisons accompagnent souvent la crise douloureuse ainsi que des sensations de brûlure.

Les saignements : les hémorroïdes peuvent saigner et suinter après le passage aux toilettes. Du sang rouge, d’importance variable (de quelques traces sur le papier toilette à un écoulement plus abondant) apparait alors dans les selles ou après. 

Des tuméfactions : une tuméfaction peut être perçue au niveau de l’anus et elle peut survenir après une selle, lors d’un effort ou de manière permanente si les hémorroïdes évoluent depuis une longue période. Cette tuméfaction peut se réintégrer spontanément dans le canal anal ou être refoulée par le patient. Ce prolapsus (cette tuméfaction) est responsable d’une gêne, de suintements et de brûlures anales.

Thrombose : la thrombose se matérialise par un caillot sanguin à l’intérieur de l’hémorroïde et se traduit par une tuméfaction bleutée très douloureuse d’apparition brutale souvent de localisation extérieure car la thrombose des hémorroïdes internes est plus rare.

Evolution des symptômes : la plupart des crises douloureuses s’atténuent et disparaissent d’elles-mêmes en 1 à 2 semaines mais le gros problème est la récidive.

Si la maladie évolue depuis longtemps, les douleurs peuvent être quotidiennes  et avec des saignements répétés qui peuvent être responsables d’une anémie.

C’est pourquoi il est important de consulter son médecin traitant si les symptômes persistent ou réapparaissent souvent.

 

Dans les cas suivants, consultez un médecin dès que possible :

  • En cas de saignement anal important et répété de sang rouge.
  • Si les selles sont très noires.
  • Si une douleur anale intense apparait accompagnée d’une fièvre de plus de 38°C.
  • Si une douleur intense faisant craindre une thrombose apparait.
  • Si la douleur s’accompagne d’une impossibilité d’aller à la selle depuis plus de 48 heures.
  • Si les symptômes ( saillie des hémorroïdes, douleurs, démangeaisons, saignement, suintements) sont difficiles à supporter.

 

Comment éviter les hémorroïdes ?

La prévention des crises hémorroïdaires passent par des conseils simples

  •  Aller à la selle dès que le besoin s’en fait sentir sans chercher à se retenir.
  •  Ne pas faire d’effort intense de poussée et surtout ne pas rester assis trop longtemps sur le siège des toilettes.
  •  Limiter et combattre l’excès de poids.
  • Eviter la position assise prolongée et la sédentarité et donc marcher dès que possible.
  • Boire au moins 8 grands verres d’eau par jour.
  • Consommer des aliments à forte teneur en fibres (son ou céréales complètes), des légumes verts et des fruits frais. 
  • Limiter la consommation d’alcool, de plats épicés, de café et des condiments comme la moutarde. Une alimentation trop riche en sucre et en graisse est également à éviter.